Permis de séjour suisse pour les citoyens de l'UE/AELE
Pour pouvoir vivre et travailler en Suisse en tant que personne étrangère, il faut surmonter de nombreux obstacles officiels. L'accès des personnes étrangères à la Suisse est contrôlé et restreint par un réseau de règles très dense.
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Lors du traitement des demandes provenant de l'étranger, la Suisse distingue dans un premier temps les citoyens d'un pays de l'UE/AELE de tous les autres pays. Ci-dessous, nous expliquons en détail les règles applicables aux citoyens de l'UE/AELE. Les règles applicables aux autres ressortissants font l'objet d'un article séparé.
Les différents types d'autorisation
En principe, on distingue cinq types d'autorisations pour les ressortissants de l'UE/AELE. L'autorisation de séjour de courte durée, l'autorisation de séjour, l'autorisation d'établissement, l'autorisation frontalière et l'autorisation de séjour avec activité lucrative. Il est important de noter que les autorisations de séjour respectives des ressortissants de l'UE/AELE comprennent automatiquement le droit d'exercer une activité lucrative. L'autorisation de séjour inclut en quelque sorte l'autorisation de travail. Dans ce cas, des conditions plus strictes s'appliquent pour l'obtention d'une autorisation de séjour (voir à ce sujet le point II Obtention de l'autorisation).
Ceci à la différence des ressortissants de pays tiers (non membres de l'UE/AELE), pour lesquels l'octroi d'un permis de séjour n'implique pas de plein droit un permis de travail. Les conditions d'obtention d'un permis de travail sont souvent très restrictives pour les ressortissants de pays tiers et en particulier pour les réfugiés. Ci-dessous, nous présentons les différentes autorisations de séjour pour les ressortissants de l'UE/AELE :
Permis de séjour de courte durée (permis L)
L'autorisation de séjour de courte durée (permis L) doit être délivrée lorsqu'une personne ne séjourne en Suisse que pour une durée limitée et pour une courte période. Il s'agit d'un séjour de courte durée au sens de cette définition lorsque la personne qui entre en Suisse y séjourne moins d'un an. Cela peut se faire avec ou sans activité professionnelle. Si la personne qui entre en Suisse est un ressortissant d'un pays de l'UE/AELE, elle a droit à cette autorisation si son activité lucrative est comprise entre 3 mois et 1 an. En dessous de 3 mois, une personne n'a pas besoin d'autorisation, compte tenu de la libre circulation des personnes (accord bilatéral sur la libre circulation des personnes ALCP).
Permis de séjour (permis B)
Les personnes qui séjournent en Suisse dans un but précis et pour une période plus longue ont droit à un permis de séjour (et donc au permis B) en tant que résident en Suisse. Le permis est valable pendant 5 ans. Le permis B est délivré selon qu'une personne exerce ou non une activité lucrative en Suisse. Si la personne exerce une activité professionnelle, elle recevra le permis si elle peut prouver qu'elle a un contrat de travail à durée indéterminée ou un contrat à durée déterminée avec une période d'emploi d'au moins 1 an. Si l'immigrant ne souhaite pas exercer une activité professionnelle, il n'a droit à un permis de séjour B que si l'intéressé peut prouver qu'il dispose de moyens financiers suffisants et d'une assurance maladie et accident adéquate. Après l'expiration de la période d'autorisation de 5 ans, l'autorisation est à nouveau prolongée de 5 ans si les conditions nécessaires continuent d'être remplies.
Permis d'établissement (permis C)
Le permis d'établissement (permis C), en tant que permis illimité, n'est accordé aux étrangers que s'ils ont résidé en Suisse de manière continue pendant 5 ou 10 ans (avec le permis B). Après 5 ans, le permis est accordé aux demandeurs qui viennent des "anciens" 15 États de l'UE. Les ressortissants de l'UE des nouveaux États membres, en revanche, ne recevront le permis d'établissement qu'après dix ans. Le permis d'établissement C doit être accordé automatiquement et sans conditions préalables. On peut se référer aux explications données ci-dessus sur l'octroi du permis de séjour (permis B). Dans le cas du permis d'établissement, ainsi que dans le cas du permis de court séjour et du permis de séjour, la mobilité du titulaire du permis en Suisse est garantie.
Permis de séjour avec activité lucrative (permis Ci)
Les membres de la famille (c'est-à-dire le conjoint et les enfants jusqu'à l'âge de 25 ans) des fonctionnaires, des membres des représentations étrangères et des membres des organisations intergouvernementales ont droit à une autorisation de séjour avec activité lucrative (permis Ci). La durée de l'autorisation dépend toutefois de la durée de l'autorisation principale (par exemple l'autorisation du fonctionnaire ou du membre d'une représentation étrangère). Les diplomates et autres membres de représentations étrangères disposent d'un statut de séjour spécial en vertu du droit international public, conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques.
Permis de travail transfrontalier (Permis G)
Les frontaliers titulaires de cette autorisation spéciale pour frontaliers (permis G) peuvent être des personnes qui ont leur résidence/domicile dans un État de l'UE/AELE mais qui exercent une activité professionnelle en Suisse. Il est nécessaire de retourner au moins une fois par semaine au lieu de résidence à l'étranger. Ce permis est délivré de manière analogue au permis de séjour B si une personne peut prouver l'existence d'un contrat de travail à durée indéterminée ou d'un contrat de travail de plus d'un an. Dans ce cas, le permis de frontalier est valable 5 ans. Si le contrat de travail est limité à une durée inférieure à 1 an, l'autorisation de frontalier est valable aussi longtemps que le contrat de travail, un emploi de moins de 3 mois ne nécessitant qu'une procédure d'enregistrement.
Obtention d'un permis de séjour
Règles pour les personnes sans activité rémunérée
Les retraités, les étudiants ou les particuliers qui transfèrent leur domicile en Suisse sans y exercer d'activité professionnelle (pour les règles applicables aux personnes exerçant une activité lucrative, voir le paragraphe suivant) doivent s'annoncer auprès de leur commune de résidence dans les 14 jours suivant leur arrivée en Suisse. (Attention, selon l'accord sur la libre circulation des personnes ALCP, pas d'obligation d'autorisation et d'annonce si le séjour prévu est inférieur à trois mois). Lors de l'inscription, il est possible de demander une autorisation de séjour sans activité lucrative (permis B) sur présentation d'un passeport ou d'une carte d'identité en cours de validité. Il est par contre nécessaire de prouver que l'on dispose de moyens financiers suffisants ainsi que d'une assurance maladie et accident afin d'éviter une éventuelle dépendance de l'aide sociale. On considère que les moyens financiers sont suffisants lorsqu'un Suisse dans la même situation ne pourrait pas demander d'aide sociale (ou qu'un retraité ne pourrait pas demander de prestations complémentaires). Pour plus d'informations, les personnes concernées devraient s'adresser aux autorités cantonales de migration et suivre les directives de la CSIAS. Par ailleurs, il est important de noter qu'en cas de séjour de plus de trois mois en Suisse, il est obligatoire de contracter une assurance maladie auprès d'une caisse maladie suisse.
Règles pour les personnes exerçant une activité professionnelle
Loi au cas où la personne qui arrive en Suisse aspire à exercer une activité lucrative en Suisse, il convient de respecter la procédure suivante : Les autorisations de séjour sont délivrées aux personnes exerçant une activité lucrative si elles en font la demande auprès de leur commune de résidence dans les 14 jours suivant leur arrivée en Suisse et, en particulier, avant de prendre leur emploi. Il faut notamment présenter un document d'identification valable ainsi qu'une déclaration d'engagement du futur employeur ou le contrat de travail avec indication précise du taux d'occupation et de la durée du contrat. La procédure est naturellement un peu différente en cas d'activité indépendante. Dans ce cas, les documents d'attestation du début de l'activité indépendante (inscription au RC et capital vert) sont appliqués. Il semble donc évident que la personne concernée ne peut commencer son activité qu'après avoir obtenu une autorisation. En outre, l'autorité peut vérifier à tout moment dans ce cadre si l'activité indépendante est exercée de manière à garantir les conditions d'existence. Si cette activité n'est plus garantie et qu'il n'existe pas d'autres moyens de subsistance, la personne concernée peut perdre son autorisation de séjour.
A titre de remarque secondaire, il convient d'ajouter que la question actuellement polémique concernant l'aménagement de l'accord-cadre sur les mesures d'accompagnement entre la Suisse et l'UE porte sur une autre thématique : Il s'agit principalement du délai d'annonce de 8 jours avant l'exercice d'une activité lucrative en Suisse pour les entreprises étrangères qui détachent des travailleurs en Suisse ou qui emploient des travailleurs étrangers en Suisse. Ces mesures d'accompagnement visent à éviter le risque accru de dumping salarial dû à la libre circulation des personnes. Cette question concerne toutefois les entreprises étrangères en tant qu'employeurs et non les travailleurs individuels et leur statut de séjour en Suisse.
Conclusion
Le diagramme montre que l'accord bilatéral sur la libre circulation des personnes entre l'Union européenne et la Suisse a simplifié de nombreux aspects de la mobilité et de l'obtention d'un permis de séjour. Néanmoins, il existe un nombre considérable de types de permis différents, ce qui ne facilite pas la procédure d'autorisation. La libre circulation des personnes ne signifie pas que les autorités suisses ne contrôlent et ne gèrent plus l'entrée et le séjour des citoyens de l'UE/AELE. Les règles administratives sont et restent à respecter.