Retenue d'impôt au domicile

Suite à la crise de Corona, le modèle de travail traditionnel avec la séparation stricte du domicile et du travail a subi une forte pression et même le Conseil fédéral promeut la nouvelle forme de travail sous le terme de "home office".

En raison de la dissolution de l'ancienne organisation du travail, de nouvelles questions se posent quant à la séparation transfrontalière du lieu de résidence et du lieu de travail en ce qui concerne l'imposition à la source des employés qui avaient auparavant leur lieu de travail en Suisse et qui résidaient à l'étranger et qui ne travaillent plus effectivement en Suisse en raison de l'établissement du domicile.

Pour résoudre à court terme ces questions, les autorités fiscales ont publié des règlements spéciaux, que vous pouvez consulter ci-dessous.

Réglementation internationale

Accord de consultation entre la Suisse et l'Allemagne

La Suisse et l'Allemagne ont conclu un accord mutuel provisoire(accord de consultation) sur les effets de la crise de Corona sur les travailleurs transfrontaliers dans le cadre de la CDI. Il s'agit notamment de la règle selon laquelle les frontaliers ou les résidents hebdomadaires qui, en raison des mesures COVID-19, n'ont pas dû exercer physiquement leur activité professionnelle en Suisse comme d'habitude, mais dans leur bureau d'origine, deviennent redevables de l'impôt en Suisse sur la rémunération gagnée en exerçant cette activité. Les dispositions de l'accord entreront en vigueur le 11 mars 2020 et resteront en vigueur jusqu'au 30 juin 2020, date à partir de laquelle l'accord sera renouvelable par tacite reconduction à la fin de chaque mois jusqu'à la fin du mois suivant, sauf si un État contractant résilie l'accord en adressant un préavis écrit à l'autorité compétente de l'autre État contractant au moins une semaine avant le début du mois suivant.

Accord de consultation entre la Suisse et la France

Il existe également un accord provisoire entre la Suisse et la France sur l'imposition des frontaliers et des salariés à la semaine dans le cas des bureaux à domicile. Selon cet accord, les conventions fiscales existantes doivent s'appliquer comme auparavant tant que les exonérations du site Covid-19 sont en vigueur. Ceci afin de garantir la sécurité juridique. Les frontaliers qui travaillent à domicile sont donc soumis aux mêmes règles fiscales que s'ils étaient physiquement actifs sur leur ancien lieu de travail. Les revenus du travail sont donc imposés en Suisse.

Les dispositions de l'accord entreront en vigueur le 14 mars 2020 et resteront en vigueur jusqu'au 31 mai 2020, date à partir de laquelle l'accord sera renouvelable par tacite reconduction à la fin de chaque mois et cessera d'être en vigueur lorsque les deux États auront abrogé leur réglementation sanitaire restreignant la libre circulation des personnes physiques. Le 13 mai 2020, les États ont déterminé que l'accord resterait en vigueur jusqu'au 31 décembre 2020. Par la suite, il expirera, à moins que l'évolution de la situation sanitaire dans l'un des deux États contractants ne nécessite une nouvelle prolongation ou un nouvel accord.

Accord de consultation entre la Suisse et l'Italie

La Suisse et l'Italie ont également conclu un accord provisoire(accord deconsultation) sur les effets de la crise de Corona sur les travailleurs transfrontaliers dans le cadre de la CDI. L'accord d'entente entrera en vigueur le 24 février 2020 et prévoit qu'en raison de règles sanitaires exceptionnelles dues à la pandémie Covid-19 , les mêmes règles fiscales s'appliqueront aux travailleurs transfrontaliers dans le bureau d'origine que s'ils avaient été physiquement sur leur lieu de travail sans les mesures. Concrètement, cela signifie que les jours de travail dans le bureau à domicile sont considérés comme des jours de travail dans l'état dans lequel la personne serait restée pour effectuer son travail et aurait été indemnisée pour cela sans les mesures. Ce règlement correspond aux accords de consultation de la Suisse avec l'Allemagne et la France.

Réglementations nationales

En principe, les règles des accords de consultation de la Suisse avec l'Allemagne, la France et l'Italie sont applicables.

Communication du canton de Zurich

Pendant la crise Corona, un grand nombre d'employés, y compris ceux résidant à l'étranger, ont travaillé depuis leur bureau d'origine. Cette circonstance suscite des incertitudes et des questions, notamment chez les assujettis à l'impôt à la source, que l'administration fiscale du canton de Zurich tente de clarifier dans sa communication.

L'office des impôts du canton de Zurich a informé dans son avis que les employés ayant un domicile étranger qui effectuent leurs jours de travail dans leur bureau de rattachement au lieu de leur domicile au lieu de la Suisse sont soumis à l'impôt à la source suisse sur le revenu de ces jours de travail. Cette réglementation ne s'applique pas aux jours de travail dans le bureau à domicile qui sont réglementés dans le contrat de travail et qui ne sont donc pas dus à la crise de Corona.

Les activités temporaires dans le bureau d'origine dues aux mesures de lutte contre le corona virus n'ont pas non plus d'influence sur l'imposition des frontaliers en vertu des conventions de double imposition pertinentes. Cette décision s'applique rétroactivement du 24 février 2020 au 31 décembre 2020 au plus tard. Les salariés soumis à l'impôt à la source peuvent introduire une demande de révision en cas de double imposition internationale dans les 90 jours de sa découverte.

Communication du canton de Zurich

Communication du canton de Bâle-Ville

L'administration fiscale du canton de Bâle-Ville suit la communication du canton de Zurich.

Communication du canton de Genève

L'administration fiscale du canton de Genève stipule également que les jours de travail qu'un employé étranger ne peut temporairement pas effectuer en Suisse en raison de la pandémie, mais qui sont payés par les employeurs en Suisse, sont imposés en Suisse.

Communication du canton de Lucerne

L'Administration fiscale du canton de Lucerne a publié sa newsletter le 08 septembre 2020, dans laquelle elle définit toutes les mesures liées à la crise de Corona et leurs conséquences sur l'impôt sur le revenu. En ce qui concerne l'imposition des contribuables qui ont travaillé dans un home office pendant la crise de Corona, l'Administration fiscale du canton de Lucerne n'a pas pris de dispositions explicites pour l'instant.

Communication du canton de Lucerne

Remarque finale

La manière dont les autres cantons gèrent cette situation est actuellement inconnue. Par souci de simplicité et d'uniformité, il est tout à fait possible qu'ils suivent également, comme le canton de Bâle-Ville et le canton de Genève, la communication du canton de Zurich. Nous mettrons cette vue d'ensemble à jour de façon continue. Les autres cantons ne se sont pas encore prononcés explicitement sur cette question. Dans tous les cas, les accords de consultation de la Suisse avec l'Allemagne, la France et l'Italie sont applicables.